DOSSIER DE PRESSE
Jean-Pierre Sueur, 7 octobre 2013
Apostrophe45 , 22 octobre 2013
ÉVÉNEMENTIEL
CHANCEAUX-PRES-LOCHES
"La Forêt des Livres"
25 août 2013
Remise du prix des Auteurs indépendants
par Gonzague Saint Bris
Remise du prix par Gonzague Saint Bris
INSPIRATION NOMADE, VOYAGES DE L'ECRITURE
Colloque animé par Jean-Claude Narcy au Bûcher-Théâtre du château de Chanceaux (quinze intervenants dont Christophe Ono-dit- Biot, Sylvain Tesson, Olivier Weber, Mazarine Pingeot...) - Dimanche 25 août 2013
Christian Jamet : "La première traversée de Paul Gauguin" - Communication aux côté d'Eric Nolleau, de Jean-Claude Narcy et de Louis Bodin
10 AVRIL 2013 - ORLÉANS
Christian Jamet présente les années orléanaises de Paul Gauguin
devant un public nombreux et captivé.
site des Archives départementales du Loiret
21 DÉCEMBRE 2023 - ORLÉANS
Inauguration d’une plaque en hommage à Paul Gauguin
Inauguration de la plaque commémorative du 25, quai de Prague et de la « Promenade Paul-Gauguin », en bord de Loire,
le Jeudi 21 décembre 2023, à 16 heures
Imaginons un jour peut-être semblable à celui-ci, vers la fin de l’année 1854 ou au tout début de 1855. Un garçonnet, orphelin de père, vient s’installer à Orléans avec sa mère et sa sœur Marie, au n° 25 de ce que l’on nommait alors le quai Neuf. Sa mémoire fourmille certainement déjà des images ensoleillées du paradis perdu de Lima et des enchantements d’une traversée qui l’a conduit vers la terre de sa famille paternelle, enracinée depuis plusieurs générations dans le quartier Saint-Marceau, celui des jardins. Cet enfant parle espagnol et ne connaît guère que quelques mots de français, tout juste de quoi saluer son grand-père Guillaume, ancien épicier à la Croix-Saint-Marceau, et son oncle Isidore qui a naguère tenu une bijouterie en ville, dans la rue des Petit-Souliers. Cet enfant se nomme… PAUL GAUGUIN.
Près de 50 ans plus tard, à l’autre bout du monde, déferlent sous la plume du peintre d’Iva Oa, alors attelé à la rédaction des dernières pages de son autobiographie Avant et après, des souvenirs lointains de son enfance orléanaise :
« Mon bon oncle d’Orléans […] m’a raconté que lorsque j’arrivais du Pérou nous habitions la maison du grand-père : j’avais sept ans. On me voyait quelquefois dans le grand jardin trépignant et jetant le sable autour de moi… Eh bien, mon petit Paul, qu’est-ce que tu as ? Je trépignais encore plus fort, disant : Bébé est méchant. […] D’autres fois on me voyait immobile, en extase et silencieux devant un noisetier qui ornait le coin du jardin avec un figuier. Que fais-tu là, mon petit Paul ? - J’attends que les noisettes, elles tombent. En ce temps, je commençais à parler français et, par habitude sans doute de la langue espagnole, je prononçais avec affectation toutes les lettres. Un peu plus tard, je taillais avec un couteau des manches de poignard sans le poignard ; un tas de petits rêves incompréhensibles pour les grandes personnes… »
Je taillais des manches de poignard sans le poignard… Le petit Paul pouvait-il imaginer que les manches sans lame qu’il sculptait dans le grand jardin du quai Neuf annonçaient en fait le poignard puissant et novateur que serait un jour son pinceau ? Un pinceau capable, en effet, d’ouvrir dans l’histoire de l’art une brèche immense dans laquelle se sont engouffrés les Nabis, les Fauves et tant d’autres artistes qui, jusqu’à nos jours, ont salué en Gauguin leur précurseur.
« Moi qui suis d’Orléans ! » a écrit le peintre au détour d’une phrase d’Avant et après. Quelle chance pour notre ville de pouvoir compter parmi les siens cette figure majeure du monde artistique, mais aussi d’avoir pu conserver des traces de sa présence en nos murs, durant près de neuf années de sa jeunesse ! Sans doute le Musée des Beaux-Arts peut-il pour sa part s’honorer de posséder un paysage des débuts de la carrière de l’artiste, mais surtout sa Fête Gloanec, véritable révolution dans la peinture et qui ne cesse, pour cela, de faire le tour du monde.
Merci à Benoît Gayet qui n’a pas ménagé son énergie, merci au comité de quartier et à la municipalité d’Orléans qui a soutenu ce beau projet commémoratif. Merci enfin à toutes et à tous d’être venus ce soir rendre hommage à Paul Gauguin, en cette année de célébration du 120e anniversaire de sa disparition. Et puisse cette manifestation en générer d’autres, à Orléans et dans les villes de l’agglomération où l’immense artiste que fut Gauguin a également laissé l’empreinte de ses jeunes années.
Christian Jamet
LES ANNÉES ORLÉANAISES DE GAUGUIN
DU QUARTIER SAINT-MARCEAU AU PETIT SÉMINAIRE
Intégralité de l’interview donnée à Jean-Dominique Burtin pour le magazine Mag’Centre
(6 décembre 2023, réalisation : Gérard Poitou)
À l’occasion de l’hommage rendu à Paul Gauguin par la Ville d’Orléans, dans le cadre du 120e anniversaire de la disparition du peintre, Christian Jamet répond aux questions de Jean-Dominique Burtin et évoque les années orléanaises du jeune Gauguin, particulièrement ses études au petit séminaire de Mgr Dupanloup, entre 1859 et 1862. En dépit d’un rejet ultérieur des dogmes de l’Église, le peintre est en effet resté très marqué par son éducation catholique comme l’atteste notamment, en 1888, la célèbre Vision après le sermon.